Amicale - portrait d'un ancien - ingénieur

L’AMICALE – Dominique Alison, promotion 1990 : La tête sur Jupiter !

Dans l’exploration du système solaire, la planète Jupiter n’a été étudiée que par deux sondes spatiales de la NASA : Galileo (lancée en 1989 et en orbite de 1995 à 2003) et Juno (lancée en 2011 et en orbite depuis 2016).

Après ces deux missions, les chercheurs ont découvert que les lunes de Jupiter étaient glacées (Galilée, Io, Europe, Ganymède et Callisto) et pourraient être habitables. En 2012, l’ESA décide d’envoyer une sonde JUICE (JUpyter Icy moon Explorer) avec un lancement en 2022-2023, suivi d’un voyage de huit ans vers Jupiter. Parmi les nombreuses mesures à effectuer, celle des champs magnétiques permet entre autres d’étudier la magnétosphère qui protège ces lunes des particules émises par le vent solaire.

Depuis 1997, je travaille comme ingénieur en électronique analogique au Laboratoire de Physique des Plasmas dépendant principalement du Centre National de la Recherche Scientifique qui conçoit et fabrique un magnétomètre Seach Coil Magnetometer. Cet instrument se compose de trois antennes magnétiques longitudinales de 20cm reliées en sortie à un amplificateur analogique trois voies. La sensibilité magnétique requise pour JUICE étant très importante, le magnétomètre doit être installé sur un mât à dix mètres du cœur du satellite afin de ne pas être perturbé. Cette importante distance a des conséquences de contraintes environnementales hors des standards des normes spatiales (-55°C à +125°C et 300krad en radiations cumulés). Ainsi, toute la conception mécanique a été étudiée pour résister et fonctionner de -180°C à +70°C et avec 2MRad en radiation.

En avril 2023, une heure après le lancement à bord de l’avant dernière Ariane 5, le satellite a répondu positivement, le mât sur lequel se trouve l’instrument SCM a été déployé  et les premières mesures sont excellentes.